Topic 7190727

DH//727Re://T7190 [Lpk2/OmoO/Spac/Drec - Berges] post. 21-04-20 17:41:27

 

 

© Ruben Kabbal - Men's room

BERGES

727Re://T7190 [Lpk2/OmoO/Spac/Drec - Berges] post. 21-04-20 17:41:27

Pour vous parler de moi: un mot me résume: seul. J'habite, tout comme dans une vie rêvée, deux appartements aux Berges. J'ai enfin le 307, comme dans mon rêve d'espace et de grandeur j'habiterais un étage en bas et un étage en haut, que je devrais normalement louer, mais c'est pour - temporairement - or ce temporairement est permanent - l'utiliser pour délester mon autre appartement qui est aux antipodes du 307. Les couloirs sont vieux, lugubres, complexes. Je lave le plancher à la grandeur - un plancher de bois identique et aux dimensions aussi identiques à mon appartement du haut dans la réalité de mon rêve. Or je crée une vraie inondation qui se répercute partout dans l'immeuble. En déménageant mes items (dont un fauteuil assez lourd mais confortable), je croise des gens à qui je confie mon angoisse mais ceux-ci n'ont pas l'air d'accorder beaucoup d'attention à cette inondation. Je suis toujours égaré dans les couloirs, qui d'une fois à l'autre, ne se ressemblent jamais. Une des roomkeepers (qui ressemble à la Bripoune des années soixante-dix) peste contre l'odeur de la cigarette et la malpropreté en regardant mes affaires qui traînent dans le couloir, me demande si c'est à moi. Je mens. Elle devient tout de suite très gentille et me guide vers le 307 qui change de position géographique selon qu'on vient d'un côté ou de l'autre, en plus, il y a un escalier (et même deux, qui ne se ressemblent pas du tout, un est neutre et l'autre est blanc éclairé par des néons) que j'oublie toujours de prendre alors que je devrais m'en souvenir comme d'un indice. Mais je suis fou. À la troisième ou quatrième tentative d'y déménager mes items, la Bripoune me fait remarquer que ce n'est pas parce qu'il pleut dehors que l'eau coule aussi du toit de mon appartement, mais parce qu'il y a un autre appartement au-dessus. Je suis très angoissé de la situation tout en jubilant d'avoir deux appartements.

727Re://T7190 [Lpk2/OmoO/Spac/Drec - Berges] post. 21-04-20 17:48:54

Ah le sempiternel bonheur. Trouvé ceci en procrastinant tout à l'heure: Les règles du bonheur: suivre ses rêves, prendre la vie du bon côté, partager ses joies, garder le sourire, toujours aller de l'avant, être optimiste, se réjouir au quotidien, rire de tout et même de soi, aimer à l'infini, décider d'être heureux, vivre au présent, garder sa part d'enfant... Suis-je dans vos rêves? Ou sont-ils les miens, en parlant des vôtres? Nous nous ressemblerions sur tant de points. Je prends la vie du côté où il fait chaud, mon projet de vous aimer exige l'humidité, le calme. Je partage toutes mes joies, même que certains me reprochent de ne pas garder les plus intimes pour moi seul. Le fait d'être heureux, cependant, ne procède pas d'une décision. L'hurluberlu qui a dit ça aurait besoin de matière pour approfondir les coses creuses qu'il voit sur les murs des toilettes. Vivre au présent est aussi une connerie des temps actuels qu'on proclame avec enthousiasme et conviction. Le présent n'existe pas, géométriquement parlant, et existentiellement parlant aussi, mais tous font semblant que oui. Et garder sa part d'enfant est aussi stupide que dire garder ses orteils et ses yeux. Ne sommes-nous pas le même corps tout au long de notre vie?

727Re://T7190 [Lpk2/OmoO/Spac/Drec - Berges] post. 21-04-20 17:51:17

Oui des sornettes du genre il s'en trouve à la tonne. Vivre au présent. On démonise le passé, à force de décréter le mauvais dans chaque chose, on en est même rendu à défendre aux gens seuls de s'isoler, de se bercer de bons souvenirs et de jongler avec leurs angoisses qui ne sont pas les pires fléaux de l'univers. J'aime mieux ce que Ruben nous confie. Il vit heureux avec ses inondations, ses incuries, ses choses immédiates qui lui apportent du réconfort. Prendre la vie du bon côté? Un magicien en herbe. Suffirait de vous le révéler comme un secret: prenez la vie du bon côté! Et pourquoi pas: ne pensez pas que l'eau pourrait couler du toit! Cette pensée est mauvaise. Elle sème des émois, aussi de la colère, et elle vous fait aussitôt penser aux compteurs inélégants de l'animalier qui, entre nous, serait le plus angoissé si pareille chose devait arriver. Bon, mangerons-nous de l'excellence en matière de nourriture pour nous purifier de nos craintes? Nous devons divorcer d'avec ces méchantes épouses qui s'insinuent comme l'eau des pluies dans nos rêves.

727Re://T7190 [Lpk2/OmoO/Spac/Drec - Berges] post. 21-04-20 17:54:25

Pour vous parler un peu de moi: bientôt la mi-quarantaine, 1m80, 190 lbs, le poil qui sort des narines et des oreilles, mon optométriste qui après 3 décennies de myopie extrême me parle de l'éventualité de foyers progressifs, les genoux qui veulent flancher après 6 km de course, la banque qui s'étonne que je n'aie toujours pas d'assurance vie pour mes arrangements funéraires, mon médecin qui ne fait voir un avenir côtoyant diabète et haute pression, un entourage qui peine à faire son deuil de la télésérie Virginie et une société de Tupperware, de margarine faible en gras et de Dolarama. Malgré tout ça, je suis tout de même heureux du gars que je suis devenu, bien que j'aie beaucoup de défauts et que je sois bourré de complexes!J'aime bourlinguer sans avoir d'itinéraire, sans tout prévoir à l'avance. J'aime aussi angoisser sous un ciel étoilé, glander sur le balcon avec une bière lors d'orage, la pêche aux maquereaux sur le quai de Barachois, l'automne, l’odeur de la térébenthine, le couscous, faire la sieste, les objets qui ont du vécu, le silence, le bois, la campagne, l'apiculture, l'acériculture, le fromage, les cannellonis, les mecs qui tricotent, la verrerie de laboratoire, assembler des meubles Ikea, les mystérieuses cités d’or, le Maghreb, Hubert Reeves, les bonzaïs, l’acier émaillé, l’optimisation, remplir un lave-vaisselles, le lichen et les mousses des sous-bois, les barbus, les « vraies » moustachus (pas les moustache de duvet), entailler les érables, les plantes d’intérieur, l’aquariophilie, et bien des choses encore.

Topic 7190729

DH//729Re://T7190 [Gal/Yori - Ergonomie] post. 21-04-23 13:48:12

 

 

© Ruben Kabbal - Notre Jésus

ERGONOMIE

 

Max Gallivanter

C’est à votre air sérieux que je m’adresse. Vous êtes un peu le Yori que je cherche.

 

Yori Kouri

Je suis pourtant le plus conventionnel des étudiants. J’ai l’air sérieux, j’ai dû attraper ça à Oxford. J’ai gardé de ce temps l’aura grise des mises brunes.

 

MG - Vous parlez de cette époque comme d’une innocence qui s’est greffée après vous comme une seconde peau qui ne s’enlève pas de la première.

 

YK - Aujourd’hui, je suis chargé de cours et je me cherche encore un maître. Cela pourrait faire de moi une anguille vulnérable. Je ne suis pourtant qu’à la recherche d’un univers personnel, qui ne saurait exister sans le secours d’une abnégation totale de moi-même. Jusqu’à ne plus sentir que je suis moi.

 

MG-Ne vous déshabillez pas tout de suite.

 

YK-Je ne faisais qu’observer la patère. Moi aussi je suspends les vêtements mouillés au lieu d’user les électroménagers. Je n’avais pas l’intention de me déshabiller. J’avais même l’intention de rester dans mes vêtements jusqu’à la fin de notre rencontre. Certains hommes se sentent parfois plus nus en restant tout habillés que s’ils n’avaient rien sur le dos.

 

MG - Parlez-moi de ce côté loufoque et lunatique auquel vous avez déjà fait allusion en parlant de vous-même.

 

YK - Ce devait être un jour rempli de bonnes nouvelles la fois que je me suis décrit comme ça. Je me perçois tout sauf loufoque. Lunatique est plus approprié à mon tempérament.

 

MG - Vous avez pris la pluie, vos bas et souliers sont encore tous détrempés. Mettez vous nu-pieds au moins.

 

YK - Si vous y tenez, tout à l’heure, je les enlèverai. Quoi que je ne me sens pas pesant pour autant. C’est la vie qui se démène autour de moi qui me pèse, pas les enfances chinoises dont WueWong a fait ses fardeaux.

 

MG - Quand il vient me voir, je les prends sur moi-même. Pour revenir à vous? Avez-vous envie de prier? Ici, on prie nu.

 

YK - Nous prierons tout à l’heure, d’une urgence amoindrie par la sensation sur nos os de nos bas mouillés. Les vôtres le sont tout autant à ce que je vois, car vous les promenez sur un sol humide où, par endroits, sans égard à vos pas qui vous mènent, des flaques d’eau jaunâtre ne s’assèchent jamais. Elles étaient déjà là les fois d’avant, où nous avions imaginé des lilliputiens y nager comme dans une mer obscure jaillir du roc juste pour eux.

 

MG - Nous avions peut-être envie de les imiter.

 

YK - Mais il aurait fallu pour ça une mer à notre grandeur, chose qui ne jaillit pas du plancher comme on en formule le souhait. Depuis combien de temps faites-vous de l’ergonomie?

 

MG - Depuis maintenant trois ans. Les exigences de base fournissent une station de travail ou des tâches qui aident une personne à rester dans une position équilibrée leur permet d’accepter une position neutre, quelle que soit leur situation. Une seule consultation n’est pas suffisante pour assurer le confort pour une longue période.

 

YK - Je tâcherai de venir assez souvent. J’aime l’ambiance des taudis. Je ne dis pas ça pour vous insulter bien au contraire. Le lieu que vous habitez est sans fard, voilà tout simplement ce que je veux dire.

 

MG - Il est conçu pour que, quelle que soit votre mise, vous vous y sentiez à l’aise. Vous a-t-on déjà demandé si Jésus, c’était vous?

 

YK - Mais j’ai répondu que je ne suis pas Jésus. Oui, je veux bien descendre.

Topic 7190730

DH//730Re://T7190 [Spac/OmoO - Maintenance] post. 21-04-26 13:20:03

 

 

© Ruben Kabbal - Nos spécialistes des bassins lors des vérifications du PH et Dh de l'eau baptismale

MAINTENANCE

 

Paolo Scola

Por que estou aqui? O solo está encharcado, um cheiro de umidade me devora. Sinto-me completamente contido na água ambiente que permeia o interior da minha pele.

 

Om Oogit

Para refinar sua relação com o estranho. Sempre partimos da estranheza física. Mas não tema. Nós dois cruzaremos essa barreira com sucesso e entraremos no cosmos de nossa mente. Nosso pouso também será suave e gradual.

 

P-S - Devo iluminar meu corpo com suas roupas? Yori me disse que aqui o espírito desce melhor se estivermos nus.

 

O-O - Não. Basta tirar os sapatos. Sempre que você achar conveniente fazê-lo. Sem pressa. Temos espaço e muito tempo.

 

P-S - É isso que acho que tenho que vivenciar: aquele espaço, com você, também se torna tempo.

 

O-O -Não comigo, mas com Yori. Estou apenas assumindo. Comigo o espaço se torna luz.

 

P-S - Isso é o que eu estava tentando dizer. Então o que você vai me mostrar? Estrelas cheias do firmamento?

 

O-O - The Spring Lab. De uma eterna primavera que só morre quando se chega ao centro do sol no meio de um verão assassino. Não vamos acessar imediatamente esta luz insuportável. Vamos permanecer na textura deste dia escurecido por nossas pesadas incertezas.

 

P-S - Estou disposto a fazer o que você quiser.

 

O-O - Eu amo ouvir isso Mas eu não quero nada de você que seja impossível de fazer.

 

P-S - Até o impossível, se você me der a chance. As casas são difíceis de levantar do chão. Me diga como você faz isso? Como, por sua própria determinação, você consegue pendurá-los no ar?

 

O-O - Eu chego lá. Você vai chegar lá também. Estamos em um universo onde usar as casas suspensas atrás de si é uma conquista, porque ninguém nos acostumou a essas visões fora do comum. No entanto, estamos acostumados a orar sem ajuda de nossas roupas, não é uma das grandes aberrações de nossas igrejas? Eles só precisam solicitar uma licença de culto e uma licença de bordel, quem sabe onde ir para se proteger dessas licenças só precisa atravessar a rua, os dois prédios ficam um em frente do outro. É sempre mais conveniente quando os serviços governamentais estão no mesmo bairro.

 

P-S - Isso significa que estamos aqui em uma casa com portas bloqueadas?

 

O-O - Sim, literalmente. Mas posso destrancar as aberturas, se você quiser que oito de nós olhemos um para o outro. Um homem do Haiti esteve aqui na semana passada. Ele havia pedido minha permissão para ficar ali, bem ali naquele canto, e nos observar em nossas ondas místicas às alturas. Era uma tarde de batismo, estávamos fluindo com pureza em nossas luzes, estou falando da nossa, insisto, porque o tempo estava terrível lá fora. O jovem haitiano parecia desesperado e se manteve em uma sombra natural. No final ele me perguntou se poderia se juntar a nós novamente em uma tarde como esta que estamos vivendo agora. Você se oporia a que o trouxéssemos?

 

P-S - Que ele entre, e com ele todo o Haiti se é isso que temos que iluminar nesta casa, pode alegrar um povo e toda a terra sem ter que interpretar outra coisa senão a alegria nela suspensa.

 

O-O - Aqui está o que ele me enviou: "Caro vizinho, tomo a iniciativa de escrever-lhe para lhe apresentar o documento anexo. Digamos que esta é a minha forma de ajudar os outros neste assunto. Tempos difíceis para as nossas nações. Tenho estado habituado a estes registos há muitos anos. Lá podem ser consultadas várias críticas. Ao longo dos anos, deram-me muito na minha forma de ver as coisas. mais aprecia, é a inevitável nota positiva de cada folha. Esta leitura será talvez uma descoberta para você. Não hesite em compartilhar comigo seus pensamentos e talvez até mesmo suas perguntas. " Ele termina dizendo "Atenciosamente", mas em nenhum lugar ele escreve seu nome ou detalhes de contato.

 

P-S - Vamos abrir nossas portas e nossos corações para ele. Muitas pessoas temem que os humanos afundem nas águas e se afoguem na vida ali. Especialistas em mergulho afirmam que a atividade humana ameaça certas espécies de extinção e destrói o simbolismo de nossos banhos sagrados. Vamos mostrar a ele o que podemos fazer. Saia primeiro. Abro a porta e me junto a você.

 

O-O - Mostrarei a ele uma fé tão forte que darei a você um exemplo vivo da queda e da ascensão. Prepare-o para se livrar de sua angústia. Então você o convidará para falar conosco. Eu quero vê-lo nascer no alvorecer da essência humana. O resto da nossa tarde vai nos revelar isso.

 

P-S - Sim. Condenados a viver fora de nossos jardins, estamos condenados a uma existência difícil. Como o mundo está em sua infância, uma atmosfera de tristeza paira sobre a família humana. Os homens devem ser bonitos e vigorosos. Mas eles cometeram um erro terrível e sabem disso. Antes, eles eram perfeitos. Agora eles estão chafurdando em suas próprias compulsões. Eles sentem que foram expulsos de seu lar celestial. Colocando seus desejos acima de tudo e até acima dos interesses de seus descendentes, eles perderam sua perfeição original. Tentaremos encontrar isso com calma.

 

 

 

 

Topic 7190731

 

DH//731Re://T7190 [Pina - Pacte] post. 21-04-27 17:34:01

 

 

PACTE

 

Uma página vira. O que está escrito atrás já está no passado. Antes que tudo seja branco. Mas talvez não tão branco. Para a maioria dos seres que conheço, há muito cinza nesse branco. Enquanto para outros, tudo está escuro. Mas asseguro-vos, ó vós que acabais de adquirir este livro, que não vou lidar com a ausência de luz que era minha quando o iniciei, porque fiz o trabalho necessário para trazer à primavera um inverno que parecia interminável para meus personagens.

Na verdade, não sou eu quem está dizendo isso. Era meu amigo Thierry Gurnemanz com quem eu costumava sair para beber em algumas noites da semana, quando sua esposa estava trabalhando. Gostávamos de conversar sobre vários assuntos, e ele adorava me mostrar histórias que dizia esconder de seus colegas do banco, porque o meio-dia era propício às confidências que os funcionários trocavam sobre o que estavam fazendo. jornada de trabalho.

Um dos tópicos que surgiram de forma recorrente, porque todos eles tinham acesso a dados confidenciais de clientes entre pessoas conhecidas, foi inevitavelmente o estilo de vida que essas pessoas levavam, a maneira como faziam seus investimentos crescerem e suas transações que colocamos em paralelo com o que sabíamos sobre eles em geral. Porque a gente viu nas redes sociais, na mídia, tinha políticos, artistas, jogadores de hóquei.

Naquela noite estava muito quente e, enquanto bebíamos uma cerveja ao redor da piscina, Thierry, que não tinha se incomodado ao chegar do banco, perguntou-me se eu queria tomar banho. Eu mesmo estava vestido da cabeça aos pés, vestindo uma jaqueta sobre um suéter de lã e jeans cáqui que se passavam por calças sociais em meu horário de trabalho e roupas comuns em minhas horas livres. Abaixando-se para sacudir a superfície da água, Thierry me disse com um ar felizmente surpreso de que a temperatura estivesse tão boa que ele se deitaria completamente vestido e, perdendo ou fingindo perder o equilíbrio, ele se viu completamente submerso em 3,6 metros de água! Enquanto ele brincava no centro da pelve, ele me convidou a me juntar a ele, como eu estava, para sentir a plenitude de um gesto tão libertador e espontâneo para mim também. Imediatamente me senti incongruente em imitá-lo, mas tarde demais já estava no ar e, no segundo depois, na cabeça d'água primeiro, sem sequer me dar ao trabalho de tirar os sapatos.

Não há necessidade de se descrever, ó leitor que se encontrou pelo menos uma vez na vida com roupas encharcadas, o estado de coisas incongruente ...

- Se nossas mulheres nos vissem! Thierry me contou, rindo ao ver sua gravata flutuando e sua camisa totalmente transparente sob o paletó, que continuava a beber como uma esponja.

-Minha não ficaria nada feliz!

- E a minha, acrescentou meu amigo, certamente faria de mim uma cena de raiva! Ela não suportaria este tipo de situação, porque, vê, estamos entre nós numa situação em que escolhemos ser os antípodas da distância entre pessoas supostamente pactuadas e idôneas. Ainda somos amigos íntimos e nosso banho nos aproxima em uma atitude totalmente livre dos códigos que a sociedade bem-intencionada nos impõe.

A temperatura da água era excelente.

- Concordo totalmente com você minha querida! E eu acho que se Stanley estivesse conosco, ele não lamentaria reconhecer que dois amigos podem se entregar a experiências incomuns enquanto aprofundam um vínculo que ele também aprecia quando passa suas noites íntimas em seu chalé à beira do lago.

- Ah sim? Me diga mais! Vamos, me diga!

- A certa altura do ano, a água está tão quente que nem é preciso entrar para sentir dentro de nós, esta água benéfica que purifica as almas. Exceto que as esposas nem sempre concordam com esse tipo de ritual que seus maridos fazem. Além disso, Stanley imaginou festas privadas onde os homens se reúnem para orar e adorar o sol que se põe entre as encostas, ateando fogo ao lago que leva o nome de Deux-Montagnes.

Essa proposta lhe parece tão bela quanto ousada.

- Seria possível ir com eles uma noite dessas?

- Acho meu caro Thierry que você se daria muito bem aí! Não vamos dizer "não" para você, isso é certo. Quanto a mim, já sou um frequentador assíduo desses festivais ribeirinhos, depois dos quais se volta para casa em estado de bênção que continua por muito tempo depois de deixar essas misteriosas imersões.

- E do que estamos falando quando estamos passando por esses transes estupendos?

- Os benefícios que eles nos proporcionam e as experiências semelhantes que temos quando a vida coloca seres de qualidade como você em nosso caminho, por exemplo, sem falsos elogios.

- Não tenho dúvidas disso caro amigo. E posso dizer-lhe, entre você, eu e a água que nos banha, que esses sentimentos que você expressa são recíprocos.

Eu não esperava tal sinal de "reciprocidade" entre Thierry e eu. Correntes anárquicas causadas pelos gestos de nadar no lugar que fazemos quando discutimos no meio de uma piscina nos aproximaram e nos distanciaram uns dos outros, de modo que ao nos tocarmos na onda, acrescentamos abraços às nossas trocas amigáveis . Nenhum deles queria sair desse banho forçado por acaso.

- Você sabe o que eu gostaria? Thierry me contou, puxando o cabelo para trás, que havia sido quebrado pelo incessante movimento de ida e volta debaixo d'água.

- Não, mas sinto que você vai me revelar. Em troca, eu também lhe darei um de meus desejos.

- Quando saímos da água mais cedo, passamos algumas horas sob as estrelas, deixando nossas roupas secarem em nós mesmos.

Meu desejo chegou muito perto do dele:

- Vamos ultrapassar os limites da normalidade, e quando estivermos secos o suficiente para sentir a ilusão de que nos comportamos como dois amigos normais, vamos nos abraçar e prometer repetir essa experiência, porque de fato me sinto muito livre só se fosse libertado de todas as obrigações que pesam sobre nós, aparentemente homens desprovidos de sentimentalismo aquático!

- Deal Stanley me responde, antecipando o momento desse abraço envolvendo suas pernas em volta das minhas na discrição dos remoinhos.

Topic 7190727

DH//727Re://T7190 [Lpk2/OmoO/Spac/Drec - Berges] post. 21-04-20 17:41:27

 

 

© Ruben Kabbal - Men's room

BERGES

727Re://T7190 [Lpk2/OmoO/Spac/Drec - Berges] post. 21-04-20 17:41:27

Pour vous parler de moi: un mot me résume: seul. J'habite, tout comme dans une vie rêvée, deux appartements aux Berges. J'ai enfin le 307, comme dans mon rêve d'espace et de grandeur j'habiterais un étage en bas et un étage en haut, que je devrais normalement louer, mais c'est pour - temporairement - or ce temporairement est permanent - l'utiliser pour délester mon autre appartement qui est aux antipodes du 307. Les couloirs sont vieux, lugubres, complexes. Je lave le plancher à la grandeur - un plancher de bois identique et aux dimensions aussi identiques à mon appartement du haut dans la réalité de mon rêve. Or je crée une vraie inondation qui se répercute partout dans l'immeuble. En déménageant mes items (dont un fauteuil assez lourd mais confortable), je croise des gens à qui je confie mon angoisse mais ceux-ci n'ont pas l'air d'accorder beaucoup d'attention à cette inondation. Je suis toujours égaré dans les couloirs, qui d'une fois à l'autre, ne se ressemblent jamais. Une des roomkeepers (qui ressemble à la Bripoune des années soixante-dix) peste contre l'odeur de la cigarette et la malpropreté en regardant mes affaires qui traînent dans le couloir, me demande si c'est à moi. Je mens. Elle devient tout de suite très gentille et me guide vers le 307 qui change de position géographique selon qu'on vient d'un côté ou de l'autre, en plus, il y a un escalier (et même deux, qui ne se ressemblent pas du tout, un est neutre et l'autre est blanc éclairé par des néons) que j'oublie toujours de prendre alors que je devrais m'en souvenir comme d'un indice. Mais je suis fou. À la troisième ou quatrième tentative d'y déménager mes items, la Bripoune me fait remarquer que ce n'est pas parce qu'il pleut dehors que l'eau coule aussi du toit de mon appartement, mais parce qu'il y a un autre appartement au-dessus. Je suis très angoissé de la situation tout en jubilant d'avoir deux appartements.

727Re://T7190 [Lpk2/OmoO/Spac/Drec - Berges] post. 21-04-20 17:48:54

Ah le sempiternel bonheur. Trouvé ceci en procrastinant tout à l'heure: Les règles du bonheur: suivre ses rêves, prendre la vie du bon côté, partager ses joies, garder le sourire, toujours aller de l'avant, être optimiste, se réjouir au quotidien, rire de tout et même de soi, aimer à l'infini, décider d'être heureux, vivre au présent, garder sa part d'enfant... Suis-je dans vos rêves? Ou sont-ils les miens, en parlant des vôtres? Nous nous ressemblerions sur tant de points. Je prends la vie du côté où il fait chaud, mon projet de vous aimer exige l'humidité, le calme. Je partage toutes mes joies, même que certains me reprochent de ne pas garder les plus intimes pour moi seul. Le fait d'être heureux, cependant, ne procède pas d'une décision. L'hurluberlu qui a dit ça aurait besoin de matière pour approfondir les coses creuses qu'il voit sur les murs des toilettes. Vivre au présent est aussi une connerie des temps actuels qu'on proclame avec enthousiasme et conviction. Le présent n'existe pas, géométriquement parlant, et existentiellement parlant aussi, mais tous font semblant que oui. Et garder sa part d'enfant est aussi stupide que dire garder ses orteils et ses yeux. Ne sommes-nous pas le même corps tout au long de notre vie?

727Re://T7190 [Lpk2/OmoO/Spac/Drec - Berges] post. 21-04-20 17:51:17

Oui des sornettes du genre il s'en trouve à la tonne. Vivre au présent. On démonise le passé, à force de décréter le mauvais dans chaque chose, on en est même rendu à défendre aux gens seuls de s'isoler, de se bercer de bons souvenirs et de jongler avec leurs angoisses qui ne sont pas les pires fléaux de l'univers. J'aime mieux ce que Ruben nous confie. Il vit heureux avec ses inondations, ses incuries, ses choses immédiates qui lui apportent du réconfort. Prendre la vie du bon côté? Un magicien en herbe. Suffirait de vous le révéler comme un secret: prenez la vie du bon côté! Et pourquoi pas: ne pensez pas que l'eau pourrait couler du toit! Cette pensée est mauvaise. Elle sème des émois, aussi de la colère, et elle vous fait aussitôt penser aux compteurs inélégants de l'animalier qui, entre nous, serait le plus angoissé si pareille chose devait arriver. Bon, mangerons-nous de l'excellence en matière de nourriture pour nous purifier de nos craintes? Nous devons divorcer d'avec ces méchantes épouses qui s'insinuent comme l'eau des pluies dans nos rêves.

727Re://T7190 [Lpk2/OmoO/Spac/Drec - Berges] post. 21-04-20 17:54:25

Pour vous parler un peu de moi: bientôt la mi-quarantaine, 1m80, 190 lbs, le poil qui sort des narines et des oreilles, mon optométriste qui après 3 décennies de myopie extrême me parle de l'éventualité de foyers progressifs, les genoux qui veulent flancher après 6 km de course, la banque qui s'étonne que je n'aie toujours pas d'assurance vie pour mes arrangements funéraires, mon médecin qui ne fait voir un avenir côtoyant diabète et haute pression, un entourage qui peine à faire son deuil de la télésérie Virginie et une société de Tupperware, de margarine faible en gras et de Dolarama. Malgré tout ça, je suis tout de même heureux du gars que je suis devenu, bien que j'aie beaucoup de défauts et que je sois bourré de complexes!J'aime bourlinguer sans avoir d'itinéraire, sans tout prévoir à l'avance. J'aime aussi angoisser sous un ciel étoilé, glander sur le balcon avec une bière lors d'orage, la pêche aux maquereaux sur le quai de Barachois, l'automne, l’odeur de la térébenthine, le couscous, faire la sieste, les objets qui ont du vécu, le silence, le bois, la campagne, l'apiculture, l'acériculture, le fromage, les cannellonis, les mecs qui tricotent, la verrerie de laboratoire, assembler des meubles Ikea, les mystérieuses cités d’or, le Maghreb, Hubert Reeves, les bonzaïs, l’acier émaillé, l’optimisation, remplir un lave-vaisselles, le lichen et les mousses des sous-bois, les barbus, les « vraies » moustachus (pas les moustache de duvet), entailler les érables, les plantes d’intérieur, l’aquariophilie, et bien des choses encore.