Topic 7190202
DH//202Re://T7190 [Falco/Samm/Xavie/Indivar/Wendie/Oogana/Bagh - Jeu-d'échecs] post. 17-12-31 17:40:18
© photo DH//Baghirat Indian Chess
JEU D'ÉCHECS
202Re://T7190 [Falco/Samm/Xavie/Indivar/Wendie/Oogana/Bagh - Jeu-d'échecs] post. 17-12-31 17:40:18
Garuda, petit prince arrivé de Chine, s’éprit de la fille de l’empereur Açoka. Celui-ci gouvernait en se préoccupant fort de l’expansion de l’Inde qu’avait façonnée son père Bindusara. Açoka était, comme Bindusara, un apôtre de la non-violence et faisait régner les lois instaurées par Siddharta Gautama, empereur né en 566 avant J.-C. – et qui avait atteint l’Éveil avant de se faire appeler le Bouddha.
202Re://T7190 [Falco/Samm/Xavie/Indivar/Wendie/Oogana/Bagh - Jeu-d'échecs] post. 17-12-31 17:50:12
Plus tard, Garuda suivit la jeune fille vers sa secte et lui demanda de lui enseigner des techniques, j’ai oublié ce que c’était, mais on doit pouvoir trouver cela dans les livres. Question : ce n’était pas la fille de l’Empereur Qi de Chine? J’ai déjà lu que l’empereur Açoka et l’empreur Qi étaient la même perosnne. Toujours est-il que Garuda se sentait trop pauvre pour conquérir le cœur de la princesse, et pour se consoler de son peu de dignité, il devint le serviteur de l’empereur.
202Re://T7190 [Falco/Samm/Xavie/Indivar/Wendie/Oogana/Bagh - Jeu-d'échecs] post. 17-12-31 17:52:47
Chen Baojiao princesse du Royaume céleste Bao, est parfois confondue avec cette princesse fille d’Açoka, et donc promise au fils du ciel de la secte des dieux célestes. Elle aimait secrètement le jeune Garuda mais devait donner l’exemple et surtout ne pas révéler le secret de ses fiançailles avec le fils béni des sphères. Elle prétendait détester le peu de savoir faire du jeune Garuda, lui qui n’était pas vraiment ignorant, mais qui pouvait passer pour plus naïf qu’il était. Alors il se retira de l’entourage de la secte pour aller au service du père Açoka.
202Re://T7190 [Falco/Samm/Xavie/Indivar/Wendie/Oogana/Bagh - Jeu-d'échecs] post. 17-12-31 17:56:20
La puissante armée descendit du sommet du monde pour envahir le peuple d’Açoka. Ce dernier chargea son serviteur de lui former une armée plus puissante encore, mais qui n’utiliserait aucune violence pour parvenir à la victoire. Ce que fit Garuda. Après une longue guerre où l’armée descendue de la chaîne des hautes montagnes dut rebrousser chemin pour ne pas piétiner les combattants qui avaient choisi de s’étendre par terre au lieu de se défendre, la victoire de la non violence sur l’hostilité des opposants fut consacrée et l’empereur fit venir Garuda pour le décorer dans sa suite. Il lui demanda d’exprimer haut et fort ce qu’il désirait le plus au monde. Garuda demanda quelques jours de réflexion.
202Re://T7190 [Falco/Samm/Xavie/Indivar/Wendie/Oogana/Bagh - Jeu-d'échecs] post. 17-12-31 18:01:06
Pourquoi réfléchir ? Il savait ce qu’il voulait, non ? À sa place, je me serais agenouillé devant l’empereur et je lui aurais demandé la main de sa fille. Pourquoi n’est-ce pas cela qu’il a fait ?
202Re://T7190 [Falco/Samm/Xavie/Indivar/Wendie/Oogana/Bagh - Jeu-d'échecs] post. 17-12-31 18:04:23
Parce que la fille de l’Empereur était promise au prince béni des sphères, et que l’Empereur, qui savait ce secret, n’aurait pu consentir à le briser, car cette rupture d’avec la tradition aurait attiré sur lui la malédiction de la grand-mère Jiang : plus tard, tous les descendants d’Açoka deviendraient pauvres et ce serait dans tout l’empire la famine éternelle.
202Re://T7190 [Falco/Samm/Xavie/Indivar/Wendie/Oogana/Bagh - Jeu-d'échecs] post. 17-12-31 18:10:45
Garuda svait que, de toute façon, il pourrait conquérir par ses propres exploits héroïques la fille de l’empereur. Sa récente victoire contre les envahisseurs du sommet du monde ne lui avait-il pas redonné confiance en lui-même? Mais il savait qu’il ne pourrait s’unir à la destinée de la princesse sans déclencher une famine éternelle dans l’Inde.
Il lui fallait d’abord une protection contre la famine éternelle. Mais pour ne pas tourmenter l’Empereur, il lui fallait taire aussi le pourquoi de sa requête.
Alors voici ce que demanda Garuda:
- Je te propose, dit-il à l’Empereur, une partie d’échecs. Mais attention, j’en pose moi-même les règlements. Nous sommes des apôtres de la non-violence, alors nous n’allons pas nous battre à seule fin de mettre l’un de nous en échec.
Açoka accueillit avec bonheur ce début de proposition.
- Je voudrais, poursuivit Garuda, que chaque jour tu remplisses de riz les cases de l’échiquier. Le premier jour, tu mettras un grain de riz dans la première case du damier. Demain, tu en mettras deux dans la seconde case. Après-demain, tu multiplieras par deux ce nombre : quatre ! Et le jour suivant, tu en mettras huit, et ainsi de suite.
L’Empereur se retenait pour ne pas rire, mais devant la candeur de la demande du serviteur, il ne put s’empêcher de s’écrier:
- Je reconnais bien ta naïveté mon jeune ami ! Comment peux-tu imaginer un repas, même frugal, avec ce que tu comptes avoir une fois que j’aurai rempli les soixante-quatre cases du damier?
- Fais ce que je te demande, répondit simplement Garuda.
Là-dessus l’Empereur fit venir une poche de riz, l’ouvrit et déposa un grain dans le première case de l’échiquier.
Le lendemain, il en déposa deux dans le seconde case, tel que convenu. Et ainsi de suite. Une semaine plus tard, on dut constater qu’en effet, soixante-quatre grains de riz ne faisaient pas encore de quoi remplir une assiette. Mais dix jours plus tard, étonnamment, cinq cent douze grains de riz pouvaient faire plus qu’un repas.
Deux semaine s’écoulèrent. Il fallait maintenant remplir des récipients car le quatorzième jour, 8,192 grains de riz n’auraient pu être contenus sur les cases (pourtant très grandes) de l’impérial échiquier.
-Ma parole, murmura l’empereur, cela m’inquiète, car demain, il faudra multiplier par deux ce nombre déjà énorme et je ne sais pas où nous trouverons dans les remises du palais 16,384 grains de riz.
On n’en était qu’à la quinzième case et le jeu d’échecs en comportait 64.
Le vingtième jour, la santé des esclaves recrutés pour compter 524,288 mille grains de riz se mit à chanceler. Un des esclaves brandit un poignard et déclara préférer la mort au décompte des grains de riz qui dépasseraient le million le lendemain.
Le vingt-cinquième jour, il y eut mésentente entre les sages qui avaient été recrutés pour multiplier ces chiffres déjà supérieurs à l’ordre du possible. Le trentième, alors que l’échiquier n’était qu’à moitié rempli, l’Empereur se fit répondre par ses fournisseurs que les greniers de l’Inde étaient vides à présent, et que s’il fallait honorer son engagement, il devrait envahir le Chine au Nord et le royaume du Japon afin de devenir propriétaire de toutes les rizières de l’Asie.
On dépassa le chiffre du milliard le 31e jour. Par simple et honnête déduction, l’Empereur déclara forfait. Une projection du nombre estimé de grains de riz pour la fin de cette étrange partie d’échecs s’avérait impossible. Encore aujourd’hui, il n’y a pas de calcul possible pour donner à l’esprit humain un aperçu du total de grains de riz rendus pour contrer la famine éternelle.
L’empereur fit venir Garuda dans sa suite, lui montra la pénurie de denrées dans laquelle par sa requête il avait précipité le monde. Alors Garuda demanda la main de la princesse, qui lui fut accordée, et c’est ainsi que, depuis, l’Inde est aux prises avec une famine éternelle.